Antoine Helou à Montilly : « Un numéro qui demande force et technique »
Entretien – Originaire de Baabda au Liban et basé à Rueil-Malmaison, Antoine Hélou, 38 ans, est un spécialiste du mât chinois. Il sera l’une des vedettes à l’affiche du 11e festival du cirque de Montilly-sur-Noireau.
Vous avez suivi une formation à l’école Les Noctambules. Est-ce là que vous avez développé votre technique du mât chinois ?
J’ai découvert les Noctambules à l’âge de 20 ans. Cela a été une révélation. J’étais employé là-bas et 3 ans après, j’ai commencé à travailler sur scène. Aujourd’hui, c’est toujours mon lieu d’entraînement. J’ai travaillé le mât d’abord en autodidacte, puis avec mon partenaire Rocco Le Flem on a crée notre duo « Antoine & Rocco », primé au festival du cirque de demain et celui de Massy. « Le plus grand cabaret ». Aujourd’hui, je présente mon solo sur une sorte de « réverbère ».
Ce numéro au « réverbère » est-il récent ?
Cela fait 2 ans que je travaille dessus. Il évolue avec chaque représentation. C’est un numéro qui demande beaucoup de force et de technique. Je fais pas mal de drapeaux avec des arrêts en l’air qui durent plusieurs secondes.
Quelle place occupe la technique par rapport à la force physique ?
Il faut de la technique pour qu’il y ait moins d’efforts dans les exercices de force. Les arrêts en l’air représentent un travail tout en gainage. Les abdos sont sollicités tout comme le haut du corps (épaules, dos, etc…).
Vous entraînez-vous en dehors de vos exercices au mât ?
Non, le fait de pratiquer le mât muscle naturellement le corps.
J’imagine qu’il ne faut pas avoir le vertige pour pratiquer cette discipline ?
Le mât que j’utilise pour ce numéro en solo n’est pas très haut : 3.70m. Il n’y a pas de vertige. En général, les mâts chinois mesurent 6 mètres de haut, parfois même un peu plus. L’intérêt de ce petit mât c’est qu’il est autoportant et rapide à monter quand je suis en voyage. Cela offre aussi un autre genre de numéro que le duo sur 6 mètres.
Quels sont les pièges à éviter pour ne pas paraître répétitif dans un numéro de mât chinois où vous n’avez affaire qu’à un simple mât ?
Il n’y a pas vraiment de piège, mais c’est là que l’expression artistique est importante. Le rythme qu’on choisit, l’implication, l’humilité, la présence et toutes ces qualités de mise en forme du numéro sont importants. Un numéro mûrit sur scène, en public. On le rode avec le temps.
Parmi les autres artistes sélectionnés au festival de Montilly (Steeve et David Micheletty, les Floradrian’s, Wiliam Zavatta, Franck Pinard, Frédéric Rosel, Renata), lesquels vous impressionnent-ils le plus ?
Je ne sais pas trop quoi répondre à cette question parce que je ne les connais pas bien. Certains sont renommés bien sûr et ça me fait plaisir ce partager ce spectacle avec eux.
Connaissez-vous le festival de Montilly avant d’être invité à y participer cette année ?
Oui, par des amis qui sont déjà venus, notamment une amie chinoise, Veve qui est specialisée dans les assiettes chinoises et la contorsion. Je connais un peu la Normandie, j’ai des amis qui habitent à une heure de Granville.